Plan de prévention des risques littoraux (PPRL) : un révélateur.

Il y avait du monde (relativement) pour la seconde réunion publique du 23 juin dont l’objet était de présenter l’état d’avancement du dossier de prévention par la divulgation des cartes de zonage et du règlement associé.

On ne s’attardera pas sur les longues (trop longues) minutes de reprise et de répétition des éléments déjà communiqués lors de la première réunion, le caractère confus des exposés, la mauvaise lisibilité des documents projetés, le manque de clarté des explications apportées. C’est vraiment dommage, car pour une fois que la puissance étatique préfère le préventif au curatif, il est à craindre qu’il ne s’agisse que d’un coup d’épée dans l’eau (c’est le cas de le dire !!!). En outre, ces réserves posées, les malheureux fonctionnaires qui avaient la charge de porter une parole d’intérêt général pour des actions destinées à prévenir des catastrophes de submersion marine avec les dégâts humains et matériels que l’on sait, ont dû être édifiés des véritables attentes de l’auditoire…

Très rapidement en effet, des réflexions, remarques et questions lancées par une majeure partie de l’assistance, il ressortait que seules captivaient l’attention, la zone où était située la maison de tout un chacun et quelles pouvaient en être les conséquences en termes de possibilité de construire ou d’agrandir, du coût d’éventuels travaux obligatoires et  mieux, en termes de valorisation dudit bien immobilier ; dépenser pour se mettre aux normes ou encore perdre de la plus-value cela pèse bien plus que la sauvegarde générale des vies humaines et encore une fois, on pouvait assister au plan du microcosme local au grand classique de la privatisation des profits et de la socialisation des pertes : les plus-values sont à moi et à l’Etat de me secourir et de m’indemniser si d’aventure la nature me fait tort.

D’aucuns poussant même l’individualisme jusqu’à réclamer in fine que l’Etat aille à des mesures coercitives pour que les travaux soient faits… par les autres bien évidemment (propriétaires de digues au cas particulier).

Hélas, là où on attendrait solidarité et action collective, on a seulement aperçu pour notre temps, ce que Marx et Engels appelaient à leur époque :  « Les eaux glacées du calcul égoïste« .

Quant aux édiles, l’impression qu’on peut en retirer, c’est qu’ils ne voient pas d’un très bon oeil, une nouvelle règlementation qui va venir s’ajouter à la tant décriée (mais si utile) « Loi littorale » et qui risque de les empêcher de dispenser comme par le passé, les permis de construire, tant il semble admis qu’une bonne municipalité est une municipalité « bâtisseuse » ; le maire de La Faute-sur-Mer, flanqué d’un premier adjoint agent immobilier et d’un conseiller, entrepreneur de travaux publics (non, non, il n’y avait aucun conflit d’intérêts !!!) s’en prévalait haut et fort. On sait la fin de l’histoire…

On s’étonnera ensuite qu’au bout du bout, devant les réticences fortes des uns, les résistances des autres et les atermoiements des troisièmes , l’Etat tranche et impose, au risque de faire hurler à la décision technocratique et au manque de démocratie.

Décidément, tout ça pour ça : perdre deux heures, c’était trop.