Hors sujet…

En mains la dernière feuille d’information municipale de l’année. A l’exception de l’article relatif à la réforme de l’organisation territoriale, que tout cela semble laborieux et superficiel !!! Aucune information neuve et consistante pour qui suit la vie de la commune : encore et seulement de la « com’ « .

On ne s’attardera pas sur le bandeau de tête de première page suant le consumérisme -les fêtes de fin d’année réduites à des paquets-cadeaux-, pour s’en tenir au « mot du maire ».

Une accumulation de pathos, de bons sentiments, de considérations générales et d’emphase, façon bulletin paroissial, la religiosité en moins : sur les attentats de Paris (quelle compassion ?), sur la guerre (quelle guerre ?), sur l’état du monde (quel modèle de développement ?), sur celui des relations internationales (quelles solidarités ?), sur celui de l’économie (quelle compétition ?), sur les réformes nécessaires (lesquelles et dans quel sens ?), sur la situation de tout un chacun au regard du travail et de la maladie (quelle communauté ?), sans omettre les obligées saillies sur le budget (difficile, forcément difficile) et le carcan administratif (pesant, forcément pesant) qui relèvent quasiment d’une pathologie.

En revanche, sur l’année qui vient en tant que socle d’une construction de long terme pour la commune, d’un devenir à 10 ou 20 ans, sur une actualisation des « perspectives » après 21 mois de gestion (un casino passé à coup sûr par pertes et profits, une extension portuaire vraisemblablement remise à la prochaine mandature, etc, etc), sur la question prégnante de la défense et la protection du littoral ; où va-t-on ? Comment y va-t-on ?  : rien. Ah si ; quatre petites lignes sur le Grand Cotentin en pénultième paragraphe et deux lignes de conclusion sur la « chance de vivre sur un site magnifique » (sic) et « dans une belle et tranquille commune« (resic) ; cela ne « coûte rien et flatte le populo » comme on dit. Il y manquait juste : « aussi, ne venez pas vous plaindre !!! ».

On attendait que le maire de Barneville-Carteret parlât un peu plus de Barneville-Carteret.

Un lâche soulagement…

Contre la peste brune et familiale, le mot d’ordre « No pasaran » (la devise des Républicains espagnols lors de la guerre civile) a été fortement et efficacement appliqué. Ouf ! Mais demain ?

De quoi donc le vote F-haine est-il le nom ? A la fois, porte-voix et symptôme : amplificateur d’une souffrance sociétale, certes, mais aussi et surtout le signe d’une démocratie sérieusement malade.

La quasi mise sur la touche des citoyens une fois les joutes électorales passées et le verdict électoral rendu ; le manque de respect de la décision démocratique choisie ; la confiscation de la démocratie par des politiciens professionnels ; le fossé creusé entre ce qui est dit et ce qui est fait ; le flou voire l’opacité entourant certaines opérations ; la suffisance d’élus se supposant autorisés à tout ou presque par l’onction du suffrage ; l’éloignement social de ces mêmes élus vis à vis de l’électeur, leur entre-soi ; la distance entre les véritables préoccupations des citoyens et leur prise en compte par leurs représentants : tout cela concourt à un vote d’exaspération et au choix des extrêmes.

Et qu’on aille pas croire que cela ne concerne que le niveau national, régional ou départemental. Sur un plan très local, le citoyen est confronté à ces mêmes situations, au delà de la « tarte à la crème » qu’assènent les tenants de la « com. » sur la soi-disant proximité des élus municipaux avec leurs concitoyens, seulement vrai dans les très petites communes.

On pourrait sans aucun doute présenter ici une litanie de comportements qui correspondent très exactement à ce qui vient d’être décrit : petits accrocs et petits arrangements, presque insignifiants en soi, mais qui démontrent qu’au lieu d’être dans la population, des élus « consacrés » par l’élection, s’estiment ne plus en être tout à fait en se plaçant au-dessus, se pensent devoir être moins concernés par la règle commune -la res publica– et s’autorisent à faire ce qui ne se fait pas.

Dès lors, il ne faut pas s’étonner qu’indigné, l’électeur soit sensible au « tous pourris » des candidats auto-déclarés anti-système et abonnés au martyrologe politique.

Ce n’est pas tant le manque d’idées que d’exemplarité qui fait le lit de l’ordre brun.

Et le déclin de quelques points d’un dimanche l’autre, à Barneville-Carteret, du score de l’extrémisme de droite, ne devrait pas autoriser à penser que tout peut repartir comme avant.

 

A contre-courant

La précédente municipalité avait gratifié la commune d’une nuée de panneaux d’affichage en grillage galvanisé d’une esthétique remarquable et délicatement appelés par un conseiller de l’époque plein de délicatesse et de poésie : « les sucettes à Desplanques » et dont certains commencent à s’oxyder.

L’actuelle, sans doute pour ne pas être en reste, vient de faire poser , dans certains endroits stratégiques, de nouveaux panneaux vitrés, beaucoup plus imposants, beaucoup plus visibles, sans doute éclairés la nuit et qui, pour certains, masquent les anciens (c’est ce qui doit s’appeler la rationalisation ?). Quelques uns fleurissent déjà de publicités tout ce qu’il y a de plus mercantile.

On peut supposer, les finances communales étant ce qu’on serine depuis des mois, qu’ils n’ont pas coûté un liard à la commune, voire même qu’ils vont rapporter de l’argent car livrés comme d’habitude à une clique de « pubards » en mal d’implantation  ; eh oui, les revenus tant espérés du casino étant de plus en plus virtuels, il faut bien diversifier les sources de revenus comme on apprend dans les écoles de commerce…

De plus, ils pourront permettre de diffuser, le cas échéant, la bonne parole municipale ; la « com » cela ne s’improvise pas !!!

Mais le problème n’est pas tant une question de gros sous, mais bien plutôt de pollution, et de pollution visuelle ; celle qui défigure de manière radicale un paysage, une place, une rue, un village pour conditionner le chaland et le drainer vers les lieux de consommation. Au même moment où certains édiles éclairés font démonter tous les panneaux d’affichage dédiés en quasi exclusivité au consumérisme le plus débridé -le maire de Grenoble, par exemple- quitte à perdre une part substantielle de revenus, en Côte des Isles on ne craint pas de se singulariser et d’abîmer un peu plus les entrées de l’agglomération et certains autres endroits sensibles.

La municipalité s’était doté d’une commission externe du patrimoine : on se doute qu’elle a dû être consultée !!!

Ubuesque !!!

Vendredi soir 12 décembre 2015, 17 H 00 : la fameuse chenillette anti-algues est à l’oeuvre. Du moins, elle devrait l’être car depuis plus d’un bon quart d’heure, elle n’a pas bougé d’un centimètre et son pauvre conducteur passe d’un bord à l’autre pour constater, hélas, qu’elle est belle et bien enlisée…

Le fameux prototype construit tout exprès pour le chenal de Carteret, le super engin, solution définitive contre les algues qui se déposent dans le chenal et les odeurs qu’elles génèrent, est là, immobilisé, impuissant, au milieu du champ de laminaires qu’il était supposé débarrasser.

A 17 H 30, la situation est inchangée et la mer monte … Pourvu qu’elle n’engloutisse le petit bijou de M. le maire, car les algues, plus on en enlève, plus il en revient !!! Mais non, vers 18 H 00, délivrance.

Grotesque épisode !!! Et il en serait risible si  ce n’était pas 200.000 euros, au bas mot, des finances de la commune donc des impôts des contribuables de Barneville-Carteret qui avait failli partir à vau-l’eau.

Ethique et site.

Mais où est donc passée la charte d’éthique qui figurait en bonne place sur le site internet de la municipalité et dont cette dernière faisait des gorges chaudes au lendemains des élections ?

Gênerait-elle désormais ? N’aurait-elle plus cours après un peu plus d’une année de mandat ? Serait-elle devenue obsolète au regard de certaines considérations économiques ?

On se perd en conjectures comme on se perd à sa recherche dans les méandres dudit site…

Rafraîchir les mémoires.

Il y a une quinzaine d’années, un maire visionnaire avait entrepris de rassembler Cherbourg et les grandes communes de sa périphérie, en une large entité, le « Grand Cherbourg ». Moyens humains, financiers et matériels décuplés par la mutualisation, poids administratif renforcé au regard d’autres grandes métropoles, affirmation d’une entité respectable sur le plan régional, locomotive d’un Cotentin à l’écart dans l’ouest national, mais fi, les clairvoyants élus de l’époque s’insurgèrent tous, sauf ceux d’Octeville, contre cette mainmise de la ville-centre sur les communes satellites et surtout leur argent. Echec, et on en resta là.

Que croyez-vous qu’il advint moins de deux décennies plus tard ? Eh bien aujourd’hui, tout le monde trouve cette idée d’alors géniale et c’est à qui se montrera le plus zélé artisan de sa mise en place…

Il est à craindre que l’Histoire repasse les plats et, les mêmes, ou leurs dignes successeurs, qui, de ce temps, vouent aux gémonies, le projet du Schéma départemental de coopération intercommunale (S.D.C.I.), seront en tête, demain, pour conduire le territoire, à marche forcée, vers ce que maintenant ils réfutent.

Puisse-t-on ne pas attendre quinze ans !!!

 

 

 

 

Plan de protection du littoral…démocratique ?

Une marée brune attisée par les vociférations aux remugles de décharges publiques, poussées par les (ir) responsables du F.Haine, a déferlé ce dimanche sur le pays tout entier et est même venue lécher le territoire de Barneville-Carteret. Certes les digues de la Démocratie ont ici quelque peu résisté mais il s’en est fallu de peu.

Qu’on en juge : dans un territoire traditionnellement présenté comme plutôt modéré, parfois un « miot » conservateur et quelque fois un tantinet réactionnaire, à l’image du département et de la région, la peste brune fait un score électoral sidérant (presque 21% des suffrages exprimés !!!)…

Qu’est-ce qui peut donc pousser des concitoyens, souvent de braves gens, bons voisins, aimables personnes, voire même sympathiques commensaux à écouter les sirènes du rejet de l’autre, de l’autarcie et du renfermement, à se laisser embobiner par des propositions d’une nullité crasse, d’un crétinisme avéré, d’un primaire ostentatoire ?

Car enfin, « ichin », point de hordes d’étrangers d’origine « non blanche et non chrétienne », point de prières de rue, point de minarets, point d’imams intégristes prêcheurs, point de camps d’immigrés syriens, libyens, irakiens et autres, pas plus que d’incivisme revendiqué et banalisé, de supermarchés de drogues, de règlements de compte à la kalachnikov, d’insécurité quotidienne constatée, de voitures incendiées, de cages d’escaliers squattés, etc, etc, tout ce qui concourt à l’épais catalogue anxiogène présenté à longueur de discours par les représentants du commerce de la « trouille », du repli sur soi, du rance, du déclassé social et économique… et du petit « business » familial.

Alors quoi ? Serait-ce que ces compatriotes ont le sentiment profond d’être laissés pour compte ? Abandonnés sur le bord du chemin ? Au quotidien, que tout se fait sans eux ? Que tout se décide en petit comité entre le prince et sa cour ? Tant il est vrai que déjà sur le plan local, ce n’est pas quelques lumignons accrochés entre deux réverbères pour jouer les Deauville du pauvre, une chenillette anti-algues à l’action hypothétique, un skate park douteux ou un improbable agrandissement portuaire qui sont à la hauteur des attentes profondes des habitants… Déficit de démocratie à tous les niveaux, sans aucun doute.

Les digues ont à peu près tenu cette fois ; mais pour combien de temps ?

Frilosité ou… ?

Chaque jour, la presse locale rapporte le résultat des votes des collectivités locales sur l’indispensable et urgente réforme de l’organisation territoriale du pays du Cotentin comme, au reste, il se fait dans l’ensemble du territoire de la République. Le résultat est ici consternant : On navigue entre rejet massif et approbation du bout des lèvres.

Tout le monde semble d’accord pour que ça change vite et fort mais quand il s’agit de passer à l’acte, plus d’un se dérobent avec, sans aucun doute, les meilleures raisons du monde ; plus cela doit changer, moins il faut que ça change.

C’est à ce type de comportement que peuvent se mesurer le dynamisme et le progressisme d’un pays, et le moins qu’on puisse en dire pour ce qui concerne le cas particulier de « La Presqu’ile », c’est que ça ne montre pas une vision haute, large, ouverte, allante et de long terme de la gestion du territoire. Tout au contraire, on se ratatine, on se rapetisse, on se replie sur soi,  on ratiocine, on « conservatise », voire on « réactionne ». Ah! La douce quiétude du « c’était mieux avant » et du « maître chez soi »!!!

Heureusement que les Constituants de 1789 et de 1848, les Pères de la IIIème République, les Membres du Conseil National de la Résistance avaient vision et foi dans l’avenir de la Nation et ne tremblaient pas quand il s’agissait d’aménager l’Etat et les territoires, d’organiser le vivre ensemble, de prévoir la solidarité et la mutualisation.

On veut bien d’une réforme, mais minimaliste, à la carte, choisie en fonction de supposées affinités, de prétendues dots apportées, de mesquins calculs politiciens, d’obscurs desseins  agraires et pendant ce temps, passe le train du progrès et de la modernité laissant sur le bord de la voie quelques réserves d’indiens à la taille dérisoire pour peser dans le concert des territoires.

Tant il est vrai qu’un ancien premier magistrat a cru pouvoir justifier une telle prévention à l’égard d’un nouveau dessin territorial par le souci supposé du citoyen d’être au plus près des décideurs ; certes, on peut l’admettre en le relativisant, mais le propos n’en eût été que plus fort et plus pertinent s’il avait ajouté dans le même moment, la volonté farouche d’un grand nombre d’élus de « conserver leur fauteuil » et le supposé prestige qu’il leur confère (et pour certains d’entre eux, les indemnités qui vont avec…).

On gagne toujours à tout mettre sur la table.