Du bulletin municipal…

Il est dans l’ordre des choses que le bulletin municipal soit un outil d’information à la disposition de la municipalité pour porter à la connaissance des citoyennes et citoyens de la commune les projets, les réalisations, les directives, les recommandations et les souhaits de celles et ceux en charge de la gestion de la cité. Comme il est naturel que ce vecteur de connaissance donne des nouvelles sur les personnes, les associations, les clubs ou les unions qui animent et font vivre la commune ; qu’il soit aussi ouvert sur d’autres visions, d’autres « perspectives ». Il peut également servir à montrer la difficulté de la gestion locale au regard de décisions nationales parfois quelque peu lointaines.

Ce qui l’est moins, c’est quand ce même support devient un outil de publicité (propagande ?) au service de quelques uns, ne respectant ni les minorités, ni celles et ceux qui ne pensent pas « bien » (c’est-à-dire comme les édiles majoritaires). De même, l’utiliser pour railler une partie de la population ou encore pour étaler avec complaisance sur la place publique des dérives comportementales, voire contester des points de vue différents sans possibilité de réponse ou encore critiquer par principe les administrations et leurs fonctionnaires, est une manière de faire qui ne correspond sans doute pas à la nature originelle de la publication.

Il est effectivement dans l’air du temps de faire de la « com » à tout bout de champ, ce qui dispense de faire de la « politique » au sens noble du terme (du grec politikos « de la cité »).

D’évidence, du haut en bas de l’échelle des décideurs politiques, le pays est bien dans l’ère de la « politique spectacle » : Les saillies ont remplacé le discours, les bons mots la réflexion, la « blagounette » l’idée, la jactance le dialogue, le « court-termisme » la vision longue et la gestion comptable l’ambition collective.

On peut en appeler aux grands penseurs de la Démocratie et avoir, au quotidien, une pratique loin d’appliquer les principes qu’ils énoncent ou encore les accommoder d’une manière toute particulière… Le fait d’avoir été retenu par le processus électoral ne change rien à l’affaire : Nombre de « grands démocrates », anciens ou actuels, se sont prévalus ou se prévalent de l’onction du suffrage pour, durant leur mandature, imposer leurs volontés sans s’assurer de manière renouvelée de l’accord des électeurs et étouffer, voire museler, la voix de toute opposition ; c’est  la fameuse justification du « c’était dans le programme « .

Il semblait que la nouvelle équipe municipale se prévalait d’ une approche un peu plus oecuménique que par le passé récent, d’un organe de liaison qui appartient à tous les citoyens de la commune puisque payé par leurs impôts. Si l’on s’en réfère au billet de l’opposition municipale dans la dernière livraison du bulletin (n°41 – été 2022), il y a loin de la coupe aux lèvres … Réserver, en outre, une demi-page du bulletin municipal sur 52 à l’expression de l’opposition, laquelle a fait presque suffrage égal avec la majorité lors des élections, alors que tant de pages sont d’un improbable intérêt, est-ce bien là, la marque du respect de la Démocratie ?

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