Apostille* à « Assourdissant silence »

* Apostille : annotation en marge ou en bas d’un écrit.

Le hasard faisant souvent bien les choses, sur le site internet du journal Le Monde (blog MoneyTime ; actualité de l’économie du sport), un article très intéressant et très documenté sur la réalité de l’audience du Tour de France.

Il y apparait clairement que les chiffres avancés pour le nombre de spectateurs et téléspectateurs est largement surestimé. Il est fait démonstration par le croisement d’études d’instituts indépendants que l’ASO, organisatrice du « plus grand évènement sportif (?) planétaire », à l’instar de ses coureurs, pratique allègrement la « gonflette »…

Il n’y a donc pas que les sportifs (?) qui usent et abusent de produits illicites destinés à améliorer substantiellement les résultats. Et, il n’y a qu’un pas pour penser que, ce qu’il en est de l’audience concerne à l’évidence les retombées économiques. Derrière le rideau de fumée, le flou artistique et l’absence de présentation sérieuse et documentée, les chiffres relatifs aux bénéfices financiers du spectacle commercialo-sportif sont sans doute très loin de ce qu’on claironne au vulgus pecum.

Mais chaque citoyen éveillé sait bien que « ces jeux du cirque » sont aujourd’hui surtout faits pour tenter d’anesthésier le plus grand nombre en lui évitant de trop réfléchir…et permettre aux petits marquis politiciens de nos provinces de paraître à leur avantage.

 

 

 

Assourdissant silence

Il fallait bien en titre un oxymore appuyé pour introduire un sujet qui ne semble pas activer la communication des élus.

C’était il y a quelques mois, tout le monde s’en souvient : le départ du Tour de France au Mont-Saint-Michel et deux étapes dans le département de la Manche. Les médias déchaînés à la remorque des politiques dans une surenchère à la limite de l’hystérie pour vanter la chance « historique » du territoire en termes de promotion et de retombées économiques, de renommée mondiale renouvelée et d’une pluie d’euros assurée.

On allait voir ce qu’on allait voir et « le plus grand évènement sportif planétaire » (sic) allait « booster » les investissements, les emplois, les revenus, la notoriété du département, des villes et villages traversés, des campagnes et du bord de mer…

Force est de constater que plusieurs mois après, question résultats, c’est plutôt le calme plat et une discrétion de violette… Pas l’ombre d’une esquisse de bilan, nulle trace de compte-rendu, pas plus de reddition des mirifiques retombées annoncées à grand renfort de trompe. Tel un soufflé raté, les promesses (vantardises ?) se sont dégonflées et restent dans le fond du plat.

Ah si, quand même, par voie de presse, en cette mi-octobre, le Conseil départemental lance, sortie dont ne sait quel chapeau, la somme de 22 M € de retombées économiques. Pourquoi pas 50 ou 100 ou encore zéro, voire du négatif ? Aucune explication, aucune référence, aucune démonstration, aucun justificatif, pas plus que comparatif. Ils sont où ces millions ? dans quelles poches ? Ne serait-ce plutôt du « doigt mouillé », du « pifomètre », de l’à peu près, de l’estimé, du ressenti ? Pourtant l’économie, ça obéit à des lois, des démonstrations, des calculs, des exemples. Ben non, ici, on est prié de croire sur parole, sans chercher à comprendre.

Et si le citoyen-contribuable était tout simplement pris pour une « bille » ?

Car quand on interroge çà et là les commerçants locaux on a droit à une moue plus que dubitative ; si l’on se tourne vers les logeurs, c’est carrément la plus totale déception ; pour ce qui concerne les spectateurs de la fugace manifestation commercialo-sportive, leurs conversations sont très loin d’en être remplies ; quant à la notoriété nationale et internationale, la Manche reste plus connue pour les déboires de l’EPR de Flamanville que pour son ascension dans le classement des départements les plus attractifs du pays.

Une fois encore les citoyens ont été enfumés (pour éviter un terme plus rude) par des politiques pour qui le sport (mais peut-on ici parler de sport ?) ne les intéresse que pour leur « com' » et paraître sur les photos.

Qu’on se rassure pourtant, on en reparlera certainement, lorsque viendra l’heure de régler les factures (en toute transparence) et pour ce, bien évidemment, d’augmenter sans doute les impôts locaux. Mais, une fois encore, la diminution des dotations de l’Etat aura sûrement bon dos !!!