Mais où donc est passée la chenillette ?

Depuis plusieurs jours, une pelle mécanique à long bras profite des forts coefficients de marée pour s’affairer sur le banc d’algues de la rive sud du havre. Elle semble y effectuer plusieurs travaux qui consistent à repousser une partie des algues dans le chenal, à prélever la tangue qui s’est formée par le pourrissement d’une autre partie et à enfouir, comme la poussière sous le tapis, ce qui reste sous un lit de sable prélevé à l’ouverture des jetées, lequel est remplacé par la vase extraite ci-avant. Tout cela ressemble fort aux travaux du « Sapeur Camenbert ».

Sur le premier volet, on ne peut que demeurer perplexe, car on se souvient que la municipalité avait acquis, au demeurant fort cher, il n’y a pas si longtemps, l’engin expérimental révolutionnaire qui allait, promis, juré, régler de manière définitive, le problème des dépôts d’algues et des odeurs associées à leur dégradation. Il semblerait donc que la pelle visée plus haut pallie, au moins en partie, la défaillance de l’investissement miracle : la chenillette … qui, outre d’évidentes difficultés à remplir son office, paraît singulièrement fragile. Certaines mauvaises langues vont même jusqu’à déclarer que celle-ci : « pour une journée de travail, passe une semaine en réparation » !!! Il est vrai que l’on ne la voit plus guère…

Lorsqu’on ajoute le coût d’acquisition de l’engin, celui de ses options, de son fonctionnement (quand il marche), de l’entretien, de la formation de son conducteur, des réparations, et … celui de sa suppléance lors des pannes, cela fait beaucoup d’argent public engagé pour un retour des plus aléatoires. On avait cru comprendre que la gestion municipale des deniers publics était d’une rigueur exemplaire.

Quant au déversement onéreux de sable en remplacement de la vase extraite pour masquer (très temporairement) ce qui ne peut être enlevé, on peut, à bon droit, s’interroger sur la pertinence d’une manoeuvre  qui consiste à amener du matériau par nature très instable dans un havre qui, très naturellement, s’ensable sérieusement. Il est vrai que la mise en eau permanente du chenal, quand elle sera effective, masquera tout cela et/ou le nettoiera de par un hypothétique effet de chasse ; les économies sont pour demain.