Beau dimanche après-midi d’arrière saison qui invitait à une marche post déjeuner le long du havre. Promenade Lebouteiller, direction la plage, côté havre, une personne handicapée poussée dans un fauteuil roulant se déplace en sens opposé mais côté terre, l’obligeant à un gênant gymkhana pour contourner arbres et bancs publics. Un coup d’oeil sur l’état du seul trottoir plein de trous, de bosses, de plaques de bitume absentes justifie amplement le choix d’évoluer à moitié sur la chaussée malgré la circulation automobile.
Retour, quelques quarts d’heure plus tard, Cette fois, dans son fauteuil roulant, un adolescent handicapé, conduit par ses parents, sur le trottoir, direction la rue de Paris. Le fauteuil vibre, bringuebale et secoue sur le même revêtement on ne peut plus inégal. Soudain, une des petites roues avant engage dans un trou plus important et le fauteuil manque de verser : colère légitime des parents.
Et de se surprendre à penser : « Ce trottoir très passant dès qu’il fait beau temps les dimanches et jours chômés, mériterait bien d’être refait. Ce doit être quand même difficile et pénible de s’y mouvoir aussi pour les enfants, les poussettes, les personnes marchant difficilement, pour celles munies de béquilles, etc ». Et déjà, la réponse fuse, d’une petite voix :
« Il n’y a pas d’argent !!!.
– Mais…
– Il n’y a pas d’argent !!!
– Mais pourtant…
– Il n’y a pas d’argent, vous dis-je !!!
– Mais pourtant, on en a trouvé pour refaire l’avenue des Douits, pour le passage du tour de France. Et puis on va encore en trouver pour refaire l’avenue de la République et l’avenue Guillaume-le-Conquérant pour ce même évènement ?
– Oui mais, euh, là c’est pas pareil. Faut pas tout mélanger… »
C’est dans cette hiérarchisation des priorités qu’on reconnaît l’attention accordée par les décideurs aux vrais besoins des populations.