Réflexions

Beau dimanche après-midi d’arrière saison qui invitait à une marche post déjeuner le long du havre. Promenade Lebouteiller, direction la plage, côté havre, une personne handicapée poussée dans un fauteuil roulant se déplace en sens opposé mais côté terre, l’obligeant à un gênant gymkhana pour contourner arbres et bancs publics. Un coup d’oeil sur l’état du seul trottoir plein de trous, de bosses, de plaques de bitume absentes justifie amplement le choix d’évoluer à moitié sur la chaussée malgré la circulation automobile.

Retour, quelques quarts d’heure plus tard, Cette fois, dans son fauteuil roulant, un adolescent handicapé, conduit par ses parents, sur le trottoir, direction la rue de Paris. Le fauteuil vibre, bringuebale et secoue sur le même revêtement on ne peut plus inégal. Soudain, une des petites roues avant engage dans un trou plus important et le fauteuil manque de verser : colère légitime des parents.

Et de se surprendre à penser : « Ce trottoir très passant dès qu’il fait beau temps les dimanches et jours chômés, mériterait bien d’être refait. Ce doit être quand même difficile et pénible de s’y mouvoir aussi pour les enfants, les poussettes, les personnes marchant difficilement, pour celles munies de béquilles, etc ». Et déjà, la réponse fuse, d’une petite voix :

« Il n’y a pas d’argent !!!.

– Mais…

– Il n’y a pas d’argent !!!

– Mais pourtant…

– Il n’y a pas d’argent, vous dis-je !!!

– Mais pourtant, on en a trouvé pour refaire l’avenue des Douits, pour le passage du tour de France. Et puis on va encore en trouver pour refaire l’avenue de la République et l’avenue Guillaume-le-Conquérant pour ce même évènement ?

– Oui mais, euh, là c’est pas pareil. Faut pas tout mélanger… »

C’est dans cette hiérarchisation des priorités qu’on reconnaît l’attention accordée par les décideurs aux vrais besoins des populations.

Et ça continue, encore et encore !!! (Air connu).

Nouvel épisode du combat de « côs » opposant ancienne et actuelle municipalité par voie de communiqués de presse. Mais désormais, on se situe au niveau cour de récréations de maternelle, genre « c’est celui qui dit, qui est ». Edifiant !!!

A la rescousse du premier magistrat actuel, le pénultième maire qui se targue du résultat des dernières municipales -sans aucun doute sur son nom et les résultats de propre mandature- pour décocher le coup de pied de l’âne à son successeur, se gargarisant au passage d’un rejet de ce dernier au travers d’une liste sensée s’en prévaloir. On ne saurait trop lui recommander la prudence dans ses analyses de scrutin, ne serait-ce que parce qu’un vote contre n’a jamais fait, à l’inverse, un vote pour. En outre, il semble se prévaloir des excellents résultats de son passage aux affaires, lequel, hélas, ne paraît pas avoir marqué outre mesure la mémoire des habitants de Barneville-Carteret.

De surcroît, on ne peut raisonnablement que s’interroger sur la responsabilité du même, quant à l’élection de celui qu’il attaque et moque aujourd’hui…

La politique barnevillo-carterétaise est d’une limpidité… !!!

Et le maire actuel d’en ajouter une couche, sûr de soi et doctoral, sur sa propre maîtrise des finances locales et subséquemment les impôts du même nom avec, en creux, l’ignorance et la nullité de son prédécesseur.

Ce déballage « clochemerlesque » teinté de morgue et de suffisance explique bien à lui seul, l’estime et la prévention dans lesquelles, les habitants des bourgs et villages environnants tiennent Barneville-Carteret : un coin de gens qui « se la pètent ».

Il n’y a certainement aucun autre problème majeur à traiter dans une commune qui continue de se dépeupler, de vieillir, se « médiocriser », pour n’être bientôt qu’un nid de retraités et de résidents secondaires avec un semblant de vie du 15 juillet au 15 août grâce à un tourisme objet de toutes les attentions.

Que tout cela est bien dérisoire et tout à fait à la mesure du quotidien des résidents permanents de la commune. What’s else  (Quoi d’autre) ?

Les papys flingueurs ou la guerre picrocholine du cap

Comme à guignol, volent claques et coups de bâton… Après les joutes acides entre le président de la 3CI et le maire de B-C à propos de la réforme territoriale, voici les polémiques aigres (et tout aussi stériles) entre l’ancien et le nouveau maire de la commune, à propos des finances municipales. Il ne faut jamais laisser la scène vide, le citoyen pourrait en profiter pour réfléchir !!!

Sans doute lassé des lamentations permanentes de l’actuelle municipalité sur l’état calamiteux des finances laissées par la précédente dont on rebat ad nauseam les oreilles des habitants, le maire sortant a cru nécessaire de justifier sa gestion financière passée et faire litière du procès en « faux bilans » que d’aucuns, de manière sournoise et sous-entendue, tentent d’instruire.

A cet égard, on ne comprend pas : si les nouveaux élus avaient eu le moindre doute sur la gestion passée de leurs prédécesseurs, pourquoi n’ont-ils pas dès leur arrivée, demandé au préfet de faire diligenter un audit par la Chambre régionale des comptes dont l’impartialité et la compétence reconnues auraient, à coup sûr, mis les choses au net ? Il est peut-être bien plus confortable de laisser planer l’ambiguïté et faire, le cas échéant, « porter le chapeau » par ceux d’avant.

D’autant que pour une commune dont les finances seraient aux abois ou presque, on y va quand même fort dans les dépenses dont toutes n’apparaissent pas de première nécessité : la chenillette anti-algues, le terrain pour le parking du bourg, la réfection des routes pour le tour de France, le « skatepark », et on en oublie sans doute !!! Ce qui ne dédouane pas, peu s’en faut, les réalisations du précédent mandat quand on constate le taux d’utilisation du pont-bascule du port de pêche ou le plateau multisports du bourg, entre autres. La valse de l’argent public est certainement ce qui est le mieux partagé.

D’ailleurs, il convient de remarquer une certaine inflexion, voire une inflexion certaine, dans le discours du maire actuel qui parle désormais de « tenter de ne pas augmenter les impôts » (sic : ses propos dans la PdLM du 07/10) en lieu et place des déclarations péremptoires de la campagne des municipales de « ne pas les augmenter » (re-sic). Il est des glissements rhétoriques qui en disent long et ressemblent à s’y méprendre à des reniements …

Pour en revenir à la dérisoire querelle d’égos entre avocat et chef d’entreprise dont sont gratifiés les habitants de B-C et qui ne résolvent pas, tant s’en faut, leurs vraies difficultés quotidiennes, on évitera soigneusement de prendre partie tant chacun se garde bien de mettre au grand jour toutes les données du problème pour en permettre une juste appréciation, se limitant in fine à de simples accusations réciproques d’incompétence en matière de finances publiques et d’impôts locaux. D’autant qu’objectivement, au jour le jour, la différence des politiques qui ont été ou sont menées est si ténue…

La seule question qui vaille est celle du mieux vivre des habitants de la commune sur leur territoire : la poser, c’est déjà y répondre.