Pour faire bonne mesure…

Dans le dernier bulletin municipal de B-C, un des rédacteurs est revenu sur les contributions déposées pour l’enquête publique sur l’extension du port et, histoire d’amuser la galerie en faisant rire épais (plutôt Bigard que Devos et plutôt Sébastien que Desproges) mais aussi, de discréditer les contradicteurs (dans la plus pure tradition de la société imaginée par G. Orwell : on ne discute pas les arguments de l’opposant, on le dénigre, on le déconsidère, on le disqualifie, on le moque, etc) est allé à la pêche « dans la rivière des petites perles ». Malheureusement, comme souvent, ledit rédacteur s’est contenté de s’intéresser à un seul des bras du cours d’eau, celui des opposants ou des réservés à l’extension.

Aussi bien, la « pêche » est singulièrement déséquilibrée et donc peu honnête, car pour faire bonne mesure, il eût été équitable (et démocratique) d’aller aussi « pêcher » dans l’autre bras, celui des zélateurs du projet. Et là, le coup de filet eût été au moins aussi riche…

A titre d’exemple, on ne retiendra que la saillie de très haute tenue qui enrichit la discussion et fait avancer le débat, parue sur le site internet de l’enquête et qui disait : « les 75.000 mètres-cubes de sédiments à retirer du site pour l’extension du port devraient être déversés dans les jardins des opposants« . On mesurera ici la grande qualité de l’argumentation et le très haut niveau de réflexion d’un des tenants de l’extension. C’est certainement ce que d’aucuns considèrent comme une « contribution intéressante et constructive » (sic). Des « perles » comme celle-ci, il n’y en a pas qu’une et il n’est pas utile d’en ajouter en mentionnant les propos désobligeants assénés explicitement ou implicitement à l’égard « des rétrogrades qui ne voudraient pas du développement de la station (fermer le ban !!!) ». Décidément, le virus « progressiste » est partout…

On admettra cependant, pour dédouaner le rédacteur (anonyme), le manque de place pour faire figurer ce second « rideau de perles » car en effet, il fallait bien deux pages du bulletin pour entretenir les populations locales des problèmes de « pissotières » et autres cabinets d’aisance publiques qui doivent constituer la priorité de leurs priorités …, à moins qu’il ne s’agisse de pages culturelles dans la lignée de Marcel Duchamp qui avait fait d’un urinoir une oeuvre d’art !!!

On ne peut qu’espérer que le prochain exemplaire du bulletin élève, si l’on peut dire, le siège du débat et poursuive ainsi l’édification des barnevillais et des carterétais.