Pas un jour, pas une semaine sans qu’on ait les oreilles rebattues par le Tour de France cycliste… Si un seul manchois ignore que le département écope de deux étapes dont celle du départ, c’est qu’il doit être sourd, aveugle et tétraplégique.
C’est le chorus des journalistes, des politiques, des associations voire de simples particuliers, tout « égalués » qu’ils sont devant l’évènement : le niveau de la mer pourrait baisser de 3 mètres ou monter de 2, le département pourrait voir un de ses enfants recevoir un prix Nobel ou devenir Président de la République, le plus reconnu mondialement des artistes ou des écrivains contemporains serait natif de la Manche que cela créerait certainement moins d’émoi.
Le matraquage publicitaire est à son comble : journaux, panneaux sur les routes, flancs des autobus, vitrines des commerçants, sites internet, et on en passe, jusqu’aux façades des édifices publics, des squares et des rond-points qui se trouvent affublés de silhouettes de coureurs cyclistes aussi moches que grotesques : il ne manque plus pour compléter le tableau que celles de flacons d’EPO ou d’Aicar, de seringues et d’éprouvettes de contrôle anti-dopage…
Il n’y a plus d’argent dans les mairies, les conseils départementaux ou régionaux mais on en trouve quand même pour subventionner ces modernes jeux du cirque, caravansérail pharmaceutico-commercial au cours duquel tonitruent sur le bords des routes des braillards anisés ou « embiérés » dans un mélange de nationalisme déplacé (les crachats et les insultes à l’égard du coureur anglais Froome) et de laisser-aller des plus débridés (état des routes après le passage du « barnum circus », jonchées de papiers gras, de prospectus, de cannettes, de bouteilles et de divers détritus à foison).
Avec l’argent « claqué » par le département (5 millions d’euros, dit-on !!!) et celui que les communes traversées mettent au bout, pour le plus grand bénéfice de la société organisatrice qui se « goinfre » de plus de 40 millions de profits, on pourrait en réhabiliter des stades et des gymnases, on pourrait en subventionner des associations de sportifs amateurs, on pourrait en développer du sport scolaire, etc, etc.
Mais, dira-t-on, il y a « les retombées économiques » et aussi « la promotion des régions, des villes et villages traversés » mais outre qu’aucune étude sérieuse et exhaustive n’ait jamais été réalisée sur ces sujets et que ces avantages relèvent plutôt du phantasme, les seuls qui en profitent vraiment et de manière avérée, c’est l’organisation (voir ci-avant) et les sponsors.
Tout ça pour ça ??? Mais pendant le temps durant lequel le peuple est absorbé dans une distraction de seconde zone (même chose pour le foot), il ne pense pas aux vrais problèmes : le chômage, la coût de la vie, les fins de mois, la délinquance, la désertification des campagnes, les services publics à veau-l’eau, la pollution, etc, etc ; et les princes qui gouvernent peuvent tranquillement faire leurs mauvais coups. Les empereurs romains l’avaient déjà bien compris : la paix sociale, ça s’achète avec du pain et des jeux. Mais aujourd’hui, on a les jeux sans le pain… et la société du spectacle avec « selfies », télévision et infantilisation (cf : les déclarations pitoyables et sans hauteur de vue de M. Bas !!!).
Et pour celles et ceux qui se poseraient en zélateurs de « la grande boucle » qui, par ailleurs, ne boucle rien du tout, il est soumis l’énigme suivante : après les affaires retentissantes de dopage de ces dernières années qui soit-disant n’existent plus, le Tour « propre » se court aujourd’hui à la même moyenne que le « sale » d’hier ; où est l’embrouille ?
Vivement le 5 juillet, après nettoyage des rues …!!!