L’art de ressusciter les vivants…

La dernière livraison du bulletin municipal propose en page 22 un articulet -non signé, évidemment- sur les jumelages, plein de poncifs, de lieux communs et de propos lénifiants ; sans oublier quelques perles orthographiques. Produit sans doute par un membre de la municipalité en mal de notoriété ou dont l’activité au sein du conseil lui laisse quelque loisir, à moins qu’il ne s’agisse d’un de ces personnages qui gravitent autour d’elle, proposant des projets dont le ridicule le dispute à la vacuité, ce papier donne à penser que les jumelages qui relèvent d’associations type loi de 1901, seront désormais sous la coupe de la municipalité.

Il est en effet dit que cette dernière « envisage de remettre surpieds » (sic) les trois jumelages dont Barneville-Carteret est partie prenante avec Eschede (Allemagne), Le Vale -et non Le Valle- (Guernesey) et Saint-Lawrence -et non Saint-Laurent-(Jersey), respect de la langue des jumelés oblige. On ne savait pas, au moins pour le premier et le troisième, qu’ils étaient tombés à terre ou au fossé, c’est-à dire dans le coma voire morts, alors même que ceux-ci sont bien vivants et actifs, que les échanges se sont poursuivis même pendant la crise de la Covid ; quant au second, sa mise en sommeil, est du seul fait des « Guernsiais » qui n’ont plus disposé de relève après le décès de leur président de comité.

Quand on ne sait pas, on se renseigne et on se rapproche des présidents des jumelages barnevillais-carterétais en fonction et en action, avant de déblatérer n’importe quoi…

Le second problème tient dans cette mainmise envisagée sur des organismes qui, nulle part, sont régis par une collectivité territoriale quand bien même, chacun y est naturellement associé, ne serait-ce que pour une question de représentativité. Ici, il semble patent qu’il est envisagé d’outrepasser ces rapports obligés pour ce qui ressemble, à s’y méprendre, à une authentique tutelle.

Il paraitra pourtant évident à chacun que la municipalité a bien d’autres choses à gérer et à faire que de s’immiscer dans l’existence et l’activité des associations de jumelage ; et elle serait mieux à même, par exemple, car c’est là une de ses prérogatives, de concentrer ses efforts et d’éventuels talents disponibles à la remise en état de la voirie communale (chaussées et trottoirs) dont la majorité est dans un état pas même du niveau d’une sous-préfecture subsaharienne…

Que les belles âmes à la prétention de gérer ces comités de jumelage se rassurent, en laissant aux associations cette gestion, elles ne perdront rien car il n’y pas de prestige à en retirer, pas de photos à faire et de rencontres avec des sommités étrangères, pas d’estrades où se montrer et discourir, pas de titre à faire prévaloir, pas de menus avantages à en retirer, pas d’actions pour se faire « mousser », juste du temps donné au titre du bénévolat.

La mise en coupe réglée des associations de jumelage par la municipalité ou ses affidés, entraînerait, d’évidence, au moins pour le jumelage avec les Anglo-normandes, le départ de membres qui, depuis des années, maintiennent les liens avec nos cousins d’outre Déroute …

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