Et ça commence fort !!!

Le premier conseil municipal effectif de la mandature, celui du 29 mai dernier, tel que le relate la presse locale et le compte-rendu de séance, est édifiant à plus d’un titre, mais seuls les sots et les naïfs en restent étonnés.

En effet, il n’y avait rien de plus pressé, rien de plus urgent, rien de plus impérieux, dans le contexte de crise sociale et économique post-confinement qui se dessine, de difficultés sérieuses pour beaucoup, ne serait-ce que pour se nourrir, sans parler de l’état des budgets des communes que de se voter, pour le maire, ses adjoints et les conseillers délégués, une confortable augmentation de leurs indemnités !!! Quel sens du « timing » !!!

Bien évidemment, les intéressés vont s’empresser de venir expliquer au « bon peuple », en « chouinant », que c’est légal, que c’est la juste compensation d’un engagement public, que c’est la contrepartie du temps passé pour la collectivité, etc, etc. Certes, tout cela n’est pas faux, mais, la solidarité avec celles et ceux qui souffrent ? L’égalité de traitement avec celles et ceux dont la rémunération est bloquée depuis des lustres ? La nécessité de faire corps avec celles et ceux qu’on représente ? Le souci de ne pas se considérer au-dessus des autres concitoyens ? Et même et surtout, la simple décence commune ?

Quelle différence avec le maire de Sideville, ne réclamant pas l’augmentation de droit de ses indemnités car : « je suis maire … non pour les indemnités » !!! Quelle image détestable donne, une fois encore, cette précipitation de certains élus à se servir sans vergogne ; les mêmes qui viendront se plaindre de l’irrespect ou du mépris à leur égard.

L’ex-maire doit être fier de son poulain, lui le chantre des dépenses différées, des économies traquées, des budgets comprimés, lui qui, il faut lui rendre cette justice et saluer, avait baissé ses indemnités et celles de ses adjoints ; le même qui en 2014, déclarait que d’aucuns étaient « surtout intéressés par les indemnités pour se présenter » (sic) … On peut à bon droit s’interroger sur le fait que si les fonctions municipales relevaient du pur bénévolat, beaucoup y regarderaient sans doute à deux fois avant de faire acte de candidature …

Autre temps, autre moeurs !!! Et l’on ne peut dès lors s’empêcher de penser à la fameuse tirade du Ruy-Blas de Victor Hugo :

« Bon appétit messieurs, ô ministres intègres, conseillers vertueux ! Voilà votre façon de servir, serviteurs qui pillez la maison ! « 

On n’en est certes pas au pillage, mais on reste quand même interloqué lorsque celles et ceux qui fustigent le trop d’impôts et de charges, qui vomissent la dépense publique, qui agonisent les contributions sont les mêmes qui, lorsqu’ils approchent de la caisse des deniers publics, découvrent à ces prélèvements des vertus bienfaisantes et laissent ainsi à penser que lesdites indemnités ont à être regardées comme un salaire ou un revenu.

Et ce n’est pas tout… On apprend aussi qu’il y a eu, sur au moins un sujet susceptible d’intéresser sérieusement la plupart des résidents de la commune, ne serait-ce que par leurs plausibles incidences financières, en comité très restreint, une « petite réunion » d’initiés, dont la teneur et les conclusions n’ont pas à être connues des profanes, du « vulgum pecus« , même pas du reste du conseil municipal en séance et que le maire, dans une posture bien peu démocratique et par une déclaration alambiquée, se refuse à dévoiler !!! C’est sans doute ce qui s’appelle la démocratie du « nouveau monde » faite de consensus, de transparence et de participation.

Tout cela laisse bien mal augurer des six années qui sont devant les Barnevillais-Carterétais …

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